L'histoire des établissements d'accueil et de soins de CHARTRES est liée à l'histoire des Hôpitaux de notre pays.
Au Moyen-Âge, le Clergé devait offrir l'hospitalité, la charité et l'assistance aux plus démunis et les premiers "Hôtel-Dieu" sont crées à la suite des conciles dès le VIème siècle, (en 651 Saint Landry fonde l'Hôtel dieu de Paris).
C'est surtout au XIème siècle qu'ils se développent grâce aux dons et legs des nobles et du Clergé ; l'Eglise en assure l'administration et le fonctionnement.
Vers 1350, le pouvoir royal et les municipalités (échevins, gouverneurs, administrateurs laïcs) interviennent progressivement dans la gestion des différents établissements qui répondent aux besoins de la population.
Peu à peu, apparaît la nécessité de répondre aux épidémies, de coordonner le fonctionnement des hôpitaux, (François 1er signe la Charte de l'Hôtel Dieu de Paris en 1535).
La politique royale va s'affirmer sous Henri IV et Louis XIII, Louis XIV tentera de constituer un véritable appareil sanitaire et social.
A Chartres la tradition orale situe vers l'An 500 l'édification par des moines d'une abbaye près de l'Eure, lointaine ancêtre de l'église du Val de Saint-Brice qui devait accueillir les pèlerins.
C'est la comtesse Berthe, soeur de Thibault III, Comte de Blois et de Chartres qui fit construire le premier Hôtel Dieu probablement dans l'enceinte du cloître de la Cathédrale et dont l'administration fut confiée au chapitre (1069-1070).
Trente ans après la fondation de l'Hospice National des Quinze-Vingts en 1291, Philippe le Bel délivre des lettres patentes portant création à Chartres d'un hospice pour l'accueil de 70 aveugles les Six-Vingts Hôpital Saint-Julien.
En 1555, création d'un Bureau des Pauvres, qui apportait secours en denrées, argent, médicaments aux vieillards, indigents, invalides, leur interdisant la mendicité et imposant aux valides un travail forcé. Les ressources de ce bureau provenaient d'aumônes, de dons, des cotisations et redevances des bourgeois et du clergé.
En 1560 et 1564, un foyer des pupilles est fondé pour l'accueil des orphelins : l'Aumône Saint-André qui deviendra progressivement l'Hôpital Général des personnes âgées et des orphelins de la ville de Chartres.
De grands fléaux et des guerres accompagnent l'évolution des hôpitaux.
Le XIIème siècle est celui de la Lèpre qui par sa contagiosité obligera la création, à côté des "Hôtel-Dieu", de maladreries, léproseries qui concoureront à séparer les malades des bien portants.
A Chartres, deux lieux seront crées pour les lépreux : Le Grand Beaulieu et Saint-Georges la Banlieue.
Au XVIème siècle et XVIIème siècle, la Peste à son tour décime la population.
Du Moyen-Âge au XVIème siècle les soins sont surtout consacrés à l'accueil, l'hygiène, à nourrir plus qu'à traiter les maladies. Ces tâches sont assurées essentiellement par des religieux aidés par des filles pauvres et des domestiques.
De nombreuses congrégations vont répondre à l'activité hospitalière : Augustines, Diaconesses, Filles de la Charité (Saint-Vincent de Paul 1576-1660).
L'Abbé Chauvet fonde l'ordre des Soeurs de Saint-Paul de Chartres en 1694.
L'administration et la gestion de l'Hôtel Dieu restera confiée au chapitre jusqu'à la Révolution. Dans le même temps, l'hôpital général était investi d'une mission plus "sociale" : réduire la mendicité et purger la société d'éléments indésirables comme les malades mentaux, les Filles, les enfants abandonnés, les pensionnaires étaient employés à différents travaux et les enfants étaient mis en apprentissage.
Suite aux épidémies et aux guerres, le nombre des pauvres ne cessera de s'accroître. Dons et cotisations seront plus difficilement perçus et les administrateurs tiendront moins compte de la réglementation ; en 1696, les administrateurs de l'Hôpital général de Chartres prirent la décision de congédier les vieilles femmes, de mettre les vieillards au travail et de diminuer de moitié la ration hebdomadaire de pain.
Toutes ces difficultés retentiront sur l'entretien des bâtiments de l'Hôpital général et un transfert sera envisagé au couvent des Capucins situé dans le faubourg Saint-Brice.
Entre la Révolution et la Convention, les Hôpitaux connurent beaucoup de difficultés, leur utilité fut contestée et ils furent privés d'une très grande partie de leurs ressources.
En 1790, l'Assemblée Nationale supprimera tous les ordres religieux et l'Etat confisquera tous leurs biens. Une loi de Vendémiaire An V confiera l'administration des hôpitaux aux communes. A Chartres, deux commissions seront mises en place, une pour l'Hospice des malades, l'autre pour le Bureau des Pauvres.
C'est en 1801 qu'un arrêté préfectoral réunit les trois hospices de Chartres : l'hôpital des malades, l'hôpital des pauvres et l'hospice des aveugles sous la direction d'une seule commission administrative présidée par le Maire.
En 1839, l'Hôpital des Aveugles est transféré dans un bâtiment de l'Hospice des Pauvres devenu l'Hospice Saint-Brice.
Pour l'Hôtel Dieu, depuis de nombreuses années les administrateurs souhaitaient la reconstruction sur un autre emplacement pour répondre à l'amélioration des conditions d'accueil et de soins des malades et pour dégager le parvis de la Cathédrale.
C'est en mai 1844 que la Commission Administrative fit l'acquisition d'un terrain sis "Faubourg de Bonneval" et c'est en 1867 que le transfert eut lieu dans les nouveaux bâtiments.
L' Hôpital peut accueillir cent quatre vingt personnes réparties sur les deux ailes, seize salles et quatre divisions : deux pour les hommes, une pour les femmes, une pour les enfants. Les divisions sont réparties en lits de fiévreux, de chirurgien, de vénériens, de femmes en couches, des lits étaient réservés pour les cas graves et les convalescents.
Le corps central du bâtiment est affecté aux services généraux.
Un bureau des consultations est établi dans une maison dépendante de l'hôpital.
Les malades, les blessés et les indigents de la commune de Chartres sont soignés gratuitement, les malades de la circonscription (déterminée par arrêté préfectoral) sont soignés contre rétribution.
Les soeurs de Saint-Vincent de Paul, sous la responsabilité d'une supérieure assurent le service intérieur ; le corps médical est composé de deux médecins, deux chirurgiens et un aide-chirurgien.
Il y a une sage femme. On compte seize préposés et servants dont neuf infirmièr(e)s, logés et nourris.
Peu à peu, la clientèle hospitalière va s'élargir avec l'accueil de malades payants, puis de malades relevant des assurances sociales. La loi du 5 avril 1928 précise que l'assurance maladie devait couvrir les frais d'hospitalisation.
Le progrès de la médecine et de la chirurgie transforment le fonctionnement des services, et tous ces éléments font évoluer l'hospitalisation.
Cent cinquante lits seront crées à Saint-Brice entre 1890 et 1895.
- Le XXè siècle
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Au XXème siècle, l'évolution de l'Hôtel Dieu va se poursuivre ; de 1929 à 1939, par des contributions de pavillons de médecine, de phtisiologie, d'une maternité accompagnée de l'amélioration des équipements techniques avec la construction d'une cuisine, d'une chaufferie.
Après la deuxième guerre mondiale l'hôpital a une capacité de 1 100 lits dont 500 d'hospice.
L'élaboration de Plans au niveau national et la planification sanitaire permettront aux hôpitaux d'être accompagnés dans leurs transformations pour mieux répondre à leurs missions. A Chartres, malgré les équipements techniques, les aménagements et les créations de lits, l'hôpital n'ayant pu s'affranchir de ses salles communes ne répondra pas totalement aux objectifs d'humanisation des conditions d'hospitalisation.
En dépit d'un vaste programme de modernisation (1950-1960) et de création en 1961 d'un pavillon de pédiatrie, un plan de reconstruction sur place fut élaboré malgré l'inadaptation des structures.
Le programme de rénovation du Centre Hospitalier de Chartres comprend alors trois phases :
- la construction d'un nouvel hôpital le Fontenoy, inauguré le 11 février 1986
- la transformation de l 'Hôtel Dieu pour installer le long et le moyen séjour
- le réaménagement de Saint-Brice.
- La transformation de l'Hôtel-Dieu
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Jusqu’en 1986, l’Hôtel-Dieu abritait les Services Hospitaliers de court séjour et les Services de Personnes Agées étaient centrées sur Saint-Brice et le Haut Saint-Jean.
En 1986, le Bâtiment Central est abandonné (à l’exception de la Cobalthérapie qui va y demeurer 8 ans) et l’activité hospitalière est transférée au FONTENOY sur la Commune du COUDRAY.
En 1990, le Conseil d’Administration adopte un Plan Directeur incluant pour la Gérontologie une réoccupation par voie de réhabilitation du Bâtiment Central de l’Hôtel-Dieu. Cette délibération de mars 1990 marque le point de départ du schéma gérontologique même s’il ne cite pas encore son nom.
En 1993, l’Architecte est choisi et les travaux de l’été 1994 à septembre 1996 vont permettre une totale réhabilitation de ce Bâtiment historique pour y accueillir les malades de long séjour et l’Unité de médecine gériatrique de 30 lits.
L’occupation a lieu en septembre 1996. Elle permettra la libération des Abbayes rendues à la Ville.
Dans la cadre de l’ouverture de cette Gérontologie nouvelle vers l’extérieur, ont été créés 2 lits d’Hospitalisation de jour par transformation de 2 lits de médecine gériatrique et une unité gérontologique d’orientation et de soins (U.G.O.S.) en décembre 1997.
En 2008, est réalisée la construction d'un bâtiment de 124 lits, avec une unité spécialisée dans la prise en charge de la maladie d'Alzheimer.
- Le réaménagement de Saint-Brice
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La seconde phase du schéma peut alors être envisagée : elle va consister à construire, sur le site de Saint-Brice, une résidence "la Résidence du Val de l'Eure" destinée à accueillir 169 résidants : 100 en section de cure médicale (résidants semi-valides) en novembre 1999 et 69 en long séjour (résidants dépendants) en janvier 2001. Parallèlement, des pavillons vont disparaître et changer le paysage, le Haut Saint-Jean, en l'An 2001 a été abandonné.
- L'évolution du site principal, Louis Pasteur (Le Coudray)
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L'Hôpital Fontenoy a été rebaptisé "Hôpital Louis Pasteur" en l'honneur du biologiste qui a réalisé nombre de ses expériences en Eure & Loir.
Un nouveau pôle femme enfant a été ouvert en mai 2002, permettant le transfert de la maternité et de la pédiatrie de l'Hôtel-Dieu au Coudray.
En octobre 2004 a été ouvert un nouveau centre de chirurgie ambulatoire.
- Une crèche hospitalière à Louis Pasteur
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En avril 2007, une crèche hospitalière a ouvert ses portes.Située à proximité de l'internat de médecine,elle dispose de 50 places dont 30 sont réservées au personnel du Centre Hospitalier , 15 à la Ville de Chartres et 5 à la Ville du Coudray.
- Poursuite depuis 2007 de la restructuration architecturale : de nouveaux bâtiments et nouvelles activités
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En juin 2007, le Service d'Accueil des Urgences a été transféré dans un bâtiment adjacent permettant d'accueillir les patients dont le nombre a plus que doublé en 20ans.
En septembre 2008, le service d'onco-hématologie, précédemment localisé au 2° étage de l'Hôpital Louis Pasteur, a été transféré dans des locaux spacieux situés au 1° étage du bâtiment créé en 2007 où est localisé depuis juin 2007 le nouveau Service d'Accueil des Urgences.
En octobre 2008, le service de réanimation situé au rez-de-chaussée de l'Hôpital Louis Pasteur dispose d'une Unité de Surveillance Continue de 6 lits.
En octobre 2009, le service de Soins de Suite et de Réadaptation, antérieurement localisé sur le site de Saint Brice au sein du pavillon "Reverdy", a été transféré dans de nouveaux locaux rénovés sur le site de l'Hôtel Dieu au sein du bâtiment central.
En octobre 2010, le nouveau service de néphrologie-dialyse, anciennement installé sur le site de l’Hôtel-Dieu, a ouvert ses portes sur le site Louis Pasteur. Ce service est équipé de 16 postes de dialyse (avec une extension possible à 20).
Depuis 2011, l’Hôpital Louis Pasteur dispose, au sein de son service de neurologie, d’une unité neuro-vasculaire de 4 lits et 12 lits subaigus.