A l’initiative du Dr Radwane Hakim, cardiologue au centre hospitalier de Chartres, un bus de formation-simulation TAVI (valve aortique implantable par voie percutanée) a fait escale au Coudray, lundi dernier, afin de permettre aux équipes de cardiologues interventionnels et aux paramédicaux qui exercent dans ce service de se former à cette nouvelle technique auprès des professionnels de Medtronic. Inventée en France, la pose d’une valve TAVI est une technique d’implantation mini-invasive de valve aortique chez des sujets qui souffrent d’une sténose aortique (c’est-à-dire d’un rétrécissement aortique) et évite une chirurgie à cœur ouvert, permettant une intervention plus légère et des suites opératoires moins compliquées pour le patient.
Le centre hospitalier ne pratique pas cette intervention n’étant pas un centre de chirurgie cardiaque. Mais le Dr Radwane Hakim intervient régulièrement à l’hôpital institut mutualiste Montsouris où il envoie également régulièrement des patients euréliens qui ont besoin de cette intervention.
Questions au Dr Radwane Hakim.
Centre hospitalier : Qu’est-ce qu’un TAVI ?
Dr Radwane Hakim : Un TAVI est une implantation d’une prothèse valvulaire au niveau de la valve aortique par voie percutanée. On accède donc au cœur sans ouverture du thorax. L’inventeur de cette technique est français. Il s’agit du Pr Alain Cribier.
Centre hospitalier : À qui s’adresse cette intervention ?
Dr Radwane Hakim : Le TAVI est indiqué chez des patients atteints de rétrécissement de la valve aortique et qui peuvent avoir comme symptômes un essoufflement, des douleurs thoraciques, une syncope voire une mort subite. Il s’agit de patients généralement âgés, avec une moyenne d’âge aux alentours de 80 ans. Le TAVI a révolutionné la prise en charge de ces patients souvent trop âgés pour bénéficier d’une chirurgie. Nous avons donc à notre disposition aujourd’hui une technique simple, réalisée sous anesthésie locale, pour traiter ces patients et améliorer leur survie.
Centre hospitalier de Chartres : Peut-on pratiquer cette opération au centre hospitalier de Chartres ?
Dr Radwane Hakim : Malheureusement, les centres ne possédant pas une chirurgie cardiaque sur place n’ont pour le moment pas l’autorisation de réaliser des TAVI. Néanmoins, nous sommes plusieurs cardiologues de l’équipe à être formés et nous réalisons les TAVI de nos patients dans un centre chirurgical parisien. Nous sommes donc prêts à débuter cette intervention au centre hospitalier de Chartres dès que les autorités nous le permettront.
Centre hospitalier de Chartres : Pourquoi faire venir ce bus de simulation de TAVI au centre hospitalier ?
Dr Radwane Hakim : D’abord parce que la formation et la simulation font partie de l’ADN du service. En effet, la simulation constitue aujourd’hui la pierre angulaire de l’apprentissage de techniques en médecine et, en particulier, en cardiologie. Ensuite, pour permettre au plus grand nombre, de se familiariser avec le TAVI, toujours dans l’optique de pouvoir débuter un jour cette activité au CH de Chartres.
Centre hospitalier de Chartres : Quels personnels et combien ont été formés le 18 novembre ?
Dr Radwane Hakim : Le bus de simulation TAVI était ouvert à tous les cardiologues, les internes, et les paramédicaux (IDE et MER) de la salle de cathétérisme. Une trentaine de professionnels s’est ainsi succédée tout au long de la journée pour pouvoir manipuler et implanter des prothèses valvulaires aortiques sur un simulateur !