Portraits d'infirmières

27/05/24
gabrielle ruiz

Gabrielle RUIZ : Une infirmière multicartes

Plusieurs vies professionnelles en une, pourrait-on dire en écoutant Gabrielle décliner son parcours d’infirmière qu’elle est devenue sans le vouloir. « Je voulais être psychomotricienne mais je n’avais pas les moyens de financer mes études », explique d’entrée Gabrielle Ruiz. Elle a alors tenté avec succès, mais par défaut, le concours d’entrée à l’IFSI de Chartres, la ville où elle est née et réside. « Ce métier est venu à moi dès le 1er stage que j’ai souhaité effectuer « en terre inconnue » : l’EHPAD, pour tester mon intérêt pour ce métier et j’ai d’emblée eu le déclic en découvrant l’approche clinique et relationnelle des infirmières et aides-soignantes auprès de ces personnes âgées vulnérables », détaille-t-elle. 

Diplômée en 1999, Gabrielle a débuté en pneumologie à l’hôpital Trousseau à Paris puis au CHU de la Pitié Salpêtrière, dans le service de cancérologie maxillo faciale où « j’ai appris à regarder les patients au-delà de leur visage ». 

Nouveau fait d’armes à proprement parler : un contrat de 4 ans avec le prestigieux hôpital d’instruction des armées du Val-de-Grace « où chacun, médecin, infirmier…, assume son rôle propre mais dans un cadre collégial », ajoute-t-elle. 

Parlant couramment l’anglais et l’espagnol et un peu le russe, elle s’est vu rapidement confier l’accueil des personnalités politiques et militaires étrangères. « J’ai toujours souhaité apprendre et développer mes expériences ». 

Nul besoin de le préciser ! Elle l’a confirmé en poursuivant son parcours parisien au sein de l’œuvre Saint Jean de Dieu qui accueille de jeunes polyhandicapés moteurs puis à la maison médicale Jacques Garnier, 1er établissement d’hospitalisation en soins palliatifs d’Europe, « sans doute l’une des périodes les plus marquantes de ma vie professionnelle où j’ai pu, de jour comme de nuit, prendre soin de la personne malade dans sa globalité ». 

Un attachement viscéral au service public hospitalier

De retour sur ses terres chartraines, en 2009, Gabrielle a vécu toujours avec la même passion son métier d’infirmière, notamment en EHPAD, au foyer Marcel Gaujard puis à la résidence de l’Hôtel Dieu où elle participe à la mise en place du projet de soins personnalisé, avant de rejoindre, en 2014 jusqu’en novembre 2022, l’équipe du service d’oncologie-hématologie, « ma plus longue expérience professionnelle et l’une des plus passionnantes », explique-t-elle. A 46 ans, Gabrielle a toujours soif d’apprendre et de transmettre : elle le prouve en devenant, au terme d’une formation exigeante, infirmière clinicienne puis aujourd’hui infirmière de recherche clinique du pôle HORG.  « Seul l’hôpital public peut offrir de telles opportunités aux infirmières et, insiste-t-elle, en portant des valeurs profondes : l’égal accès aux soins pour toute la population et un haut niveau de qualité des soins ! ». 

Un souvenir insolite de cette déjà riche vie hospitalière ? « Oui, l’initiative, partagée avec des collègues, de faire venir nos enfants le jour de Noël à l’EHPAD, c’était un moment suspendu et magique », se souvient Gabrielle.